Ambivalence n'est pas une association déclarée, comment fonctionne l'association ?

Ambivalence fonctionne sous le mode de l'autogestion et ses actions sont entièrement financées par ses membres.
Chaque membre est libre de présenter des projets pour le collectif et nous prenons nos décisions collectivement en assemblée générale ou virtuellement.
Le mode d'autogestion permet également d'assurer l'indépendance politique de notre structure qui demeure une association de fait.
L'association de fait permet de garantir l'anonymat des membres.
Pour éviter toute tentative d'entrisme ou d'instrumentalisation les personnes membres d'un parti politique ou d'une autre association LGBT,
d'une association proche d'un parti politique ainsi que d'un établissement gay et lesbien ne peuvent être membres.


Ambivalence ne participe pas à la marche des visibilités

Nous refusons de cotiser pour l'association organisatrice de la marche mais nous laissons nos membres libres d'y participer à titre personnel.
Nous refusons de cautionner un événement plus festif que militant servant avant tout de vitrine aux établissements privés gay et lesbien ainsi
qu'aux partis politiques en quête de l'électorat homosexuel. Nous dénonçons des conditions de sécurité déplorables et l'intimidation dont ont
pu faire l'objet des militants bisexuels et des militants transgenres lors de la marche par la police municipale ainsi que par des membres
bénévoles du cordon de sécurité tentant de nous empêcher de marcher pacifiquement. Nous considérons que rien n'est fait pour assurer une
visibilité égale et juste de toutes les minorités sexuelles au sein du cortège : les moyens mis en œuvre ne sont pas mutualisés en conséquence
de quoi les grosses associations et les établissements privés écrasent les petites associations, les établissements privés sont systématiquement
en tête parce que les sponsors imposent leurs règles. Dans cette atmosphère festive qui tourne nos idéaux au ridicule et les marchande nous
doutons que le public retienne un quelconque mot d'ordre et nous ne trouvons pas notre place. Pride not profit !


Ambivalence ne fait partie d'aucun collectif gay lesbien bi trans intersexe

A juste titre nous ne faisons partie d'aucun collectif lgbti, même si nos membres peuvent aussi subir l'homophobie et la transphobie nous ne croyons pas
en une convergence des luttes qui présente systématiquement la communauté hétérosexuelle comme oppressive et les minorités sexuelles comme victimes :
nous subissons surtout la biphobie est ce autant dans la communauté homosexuelle que dans la communauté hétérosexuelle.
Si  la société est majoritairement hétérosexuelle et reste relativement hétéronormée voire hétérosexiste la communauté homosexuelle n'en demeure pas moins
normative et homosexiste, l'exclusion de fait des personnes bisexuelles en couple hétéro et la tolérance relative envers les personnes bisexuelles et/ou transgenres
en couple homo est symptomatique d'une hétérophobie dominante et primaire dans le milieu gay et lesbien.
Nous ne pouvons pas non plus nous satisfaire d'un discours associatif majoritaire condescendant qui considère la bisexualité comme une phase transitoire,
une étape vers l'homosexualité : le bi serait un homosexuel en puissance qui aurait besoin d'un accompagnement et de temps pour sortir de son immaturité
et de son placard afin de réaliser un choix définitif pour son bien. Le fait que de nombreuses personnes homosexuelles aient pu avoir un passé hétérosexuel ne
signifie pas qu'on puisse en déduire que toutes les personnes bisexuelles vont obligatoirement devenir homosexuelles.
Pour les groupes militants les plus radicaux affirmés lgbti mais revendiquant l'étiquette « transpédégouine », et surtout pas bi, l'exclusion des bis revêt un côté
faussement politique : les bis qu'ils acceptent d'intégrer sont forcés d'être assimilés ou gouine ou pédé et leur identité est nié sous prétexte que l'affirmation homosexuelle
serait politique et pas l’affirmation bisexuelle. Pour ces groupes les bis sont des planqués qui collaborent à l'ordre hétérosexuel et profitent impunément de la communauté
homo.
Pourtant la bisexualité est certainement plus politique que l'affirmation homosexuelle en ce qu'elle remet en cause la norme monosexiste c'est-à-dire le modèle unique et
dominant qui affirme comme légitime les monosexualités, l'hétérosexualité et l'homosexualité, considérant la bisexualité comme une déviance.
Ne nous leurrons pas l'ordre moral est toujours là, derrière les revendications légitimes pour le mariage homo et l'adoption c'est bien le couple bourgeois
qui se dessine. Militer dans un collectif lgbti en étant bi c'est aussi légitimer l'absence concrète de lutte contre la biphobie et renforcer notre invisibilité dans
la confusion voulu par une pluralité qui ne profite qu'aux majoritaires et renforce la tutelle des gays et des lesbiennes sur les autres minorités bisexuelles,
transgenres et intersexes. Il est également intolérable qu’au nom de ces collectifs on puisse se permettre de confisquer notre parole et de s’exprimer à notre place
sans consultation préalable, inadmissible qu’on puisse hiérarchiser les souffrances et surtout minimiser les nôtres. Que ceux qui nous considèrent comme des
privilégiés aillent chercher du soutien et de la solidarité ailleurs.
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